Mardi 13 janvier, Page noire, 19 h
Le féminisme est un ensemble d'idées cherchant à promouvoir les droits des femmes.
Les
femmes qui ont pour objectifs d'abolir les inégalités sociales,
politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes sont
victimes, et qui œuvrent dans des organismes, syndicats, associations,
groupes communautaires, institutions de tous genres, ne se divisent pas
en deux pour ce faire, mais elles peuvent être appelées à faire quelques
compromis, à certains moments.
Qu’en
est-il lorsqu’elles militent dans des groupes de gauche qui ont pour
principe affiché entre autres le féminisme? Elles doivent se dire que
voilà une organisation qui vise à promouvoir les droits des femmes (on
parle de l’ensemble des femmes) et qui vise à abolir les inégalités
entretenues partout, que ce sera plus simple de militer dans ces
groupes, en tout cas en ce qui concerne la question du féminisme.
Ce n’est pas si simple, en pratique.
Aucun
de ces groupes visant à construire une solidarité de ses membres sur
une base commune de lutte contre le capitalisme ou le patron ou la
direction, etc., ne va dire qu’il est contre le féminisme, ça ne se fait
plus. Au mieux, il va l’inscrire dans sa charte parce que c’est dans
l’air du temps. Au pire, il ne va pas voter pour l’inscrire. Mais
ensuite, appliquer ça, c’est une autre affaire. Au final, ça deviendra
‘’la jument de bataille’’ des filles féministes du groupe, qui finiront
par se former en sous-comité féministe, qui apporteront en AG parfois
des propositions à saveur roses ainsi de suite.
Ça
finira par grincer, par ne plus tourner rond, par causer des
désaffections. Certains vont penser que ce serait peut-être mieux que
les femmes se rencontrent entre femmes en non-mixité, en somme.
Les
féminismes sont aussi très pluriels. Il y a des féministes
abolitionnistes et des féministes qui prennent la défense des
travailleuses/eurs du sexe; il y a des féministes qui s’opposent
farouchement au port du voile et en font un enjeu principal et d’autres
qui prennent une position carrément plus inclusive. Il y a divers sujets
qui font discuter les féministes et ne font pas consensus, que ce soit
les mères porteuses et tout ce qui entoure un ‘’droit à l’enfant’’, etc.
Il n’y a donc pas que dans des groupes mixtes qu’il y a des discussions
vives. Ce n’est pas parce que des individues se reconnaissent comme
femmes – et féministes - qu’elles ont en commun plus qu’une oppression
spécifique.
Il
y a les queers qui refusent les identités de genres. Pourtant il y en a
qui se disent queers et féministes… Ça parait queer quand tu te vois
pas comme femme, d’identifier une oppression spécifique. Mais ces queers
refusent surtout l’hétéronormativité associée au patriarcat.
Finalement,
est-ce possible de militer en tant que femme et féministe, et si oui,
au sein de quel genre de groupe est-ce le plus possible de le faire? La
discussion est ouverte lors de cet atelier.
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