Située au coeur du quartier Saint-Roch, à Québec, la librairie La Page Noire est une librairie anarchiste autogérée visant la promotion d'alternatives au capitalisme, au contrôle de l'État sur nos vies ainsi que l'abolition de toutes autres formes d'oppressions. Dans une démarche d'ouverture et d'échanges, La Page Noire a pour mission de diffuser de l'information sur les luttes et les enjeux historiques et actuels .
Venez y bouquiner, prendre un café, rencontrer de gens avec qui discuter de féminisme, d'anarchisme, de surréalisme et plus encore...

12.15.2008

Nouveautés de Février !!

Démocratie et égalité des sexes"
par Diane Guilbault



Au cours des cinq dernières années, des débats sur le rôle que veulent se donner les religions dans la vie civique ont secoué l’opinion publique au Canada et au Québec. Au Canada, la demande d’un groupe radical d’instaurer des tribunaux islamiques pour juger des causes reliées au droit de la famille a déclenché un vaste mouvement de protestation dans tout le pays. Au Québec, les vives réactions suscitées par une série de dérogations aux règlements, consenties pour des motifs d’ordre religieux, et qui remettent en question l’égalité des sexes, ont incité le gouvernement à créer une commission de consultation en 2007.

Les audiences de cette commission ont donné lieu à un exceptionnel exercice de démocratie. Toutefois, si les personnes invitées à s’y exprimer ont pu le faire librement, à la lecture du rapport des commissaires, MM. Gérard Bouchard et Charles Taylor, en mai dernier, on a pu constater qu’elles n’ont pas toutes été entendues avec la même objectivité ni la même empathie. Le point de vue féministe n’a pas reçu l’accueil qu’il aurait mérité étant donné que les « accommodements raisonnables » accordés au nom de croyances religieuses menaçaient d’éroder les droits des femmes. Les éditions Sisyphe ont voulu remédier à cette occultation en présentant un portrait global, incluant l’opinion féministe.

Diane Guilbault nous livre ici une synthèse limpide et convaincante sur les liens complexes entre démocratie, laïcité, religion et égalité des sexes. Elle adopte une position critique objective et mesurée, après avoir d’abord défini minutieusement les concepts autour desquels s’articule sa réflexion. Elle rappelle le contexte socio-politique à l’origine de « la crise des accommodements » que les présidents de la Commission Bouchard-Taylor réduisent à une « crise des perceptions ».

Diane Guilbault a une formation en sociologie et en journalisme. Elle a travaillé en organisation communautaire et dans divers organismes de défense des droits, comme la Commission des droits de la jeunesse et le Conseil du statut de la femme, pour lequel elle a rédigé, notamment, « Les femmes âgées du Québec » (1999) et « Les femmes immigrées du Québec » (2005). Elle a fait du bénévolat pendant plusieurs années dans divers organismes communautaires dans les domaines scolaire, municipal et sportif. Diane Guilbault s’intéresse à la politique en tant qu’outil du mieux-vivre ensemble. Démocratie et égalité des sexes s’inscrit donc dans son engagement citoyen.

Du bon usage de la laïcité
Collectif


Depuis quelques années, une frange de la mouvance laïque, qui se baptise elle-même « laïcité de combat », développe un prosélytisme anti-religieux qui vise essentiellement l’islam et, très accessoirement, les autres religions. Cela nous paraît un très mauvais combat pour la laïcité.

Contre cette dérive, treize intellectuels** ont rassemblé leurs réflexions pour défendre, chacun à sa manière, et à partir de sa conviction propre, une autre façon de concevoir la laïcité : positive et démocratique, sans concession ni fadeur. La laïcité ici présentée organise, dans le respect des lois de notre pays, la cohabitation pacifique des conceptions religieuses et philosophiques. Elle n’est pas l’organisation du combat contre les religions. Elle ne peut servir de prétexte pour justifier la discrimination à l’égard de quelque citoyen(ne) que ce soit. La laïcité doit être intransigeante sur le principe mais ne peut se faire croisade sans se renier elle-même.

Sous la direction de Marc Jacquemain et Nadine Rosa-Rosso*

Les directeurs de l’ouvrage
Marc Jacquemain est sociologue et professeur à L’Université de Liège. Il a publié entre autres La raison névrotique (Labor, 2002), Le sens du juste (Ed. de l’Ulg, 2005), L’histoire que nous faisons (avec Jérôme Jamin, Ed. Espaces de Libertés, 2008).

Nadine Rosa-Rosso est professeur de français dans l’enseignement de promotion sociale. Elle a dirigé la publication de deux numéros de la revue Contradictions. Rassembler les résistances et est l’auteur de l’article Si le foulard pouvait libérer ? qui a donné naissance à ce recueil.

Une histoire des créatrices
par Liliane Blanc


Je veux simplement raconter l’histoire des créatrices à travers les siècles, en remontant du plus loin possible dans le temps jusqu’au XXe siècle. Les nommer, les replacer dans leur contexte social et culturel, établir des liens entre elles. Montrer qu’elles étaient actives à toutes les époques. Et, bien souvent, là où on ne les attendait pas : dans l’entourage des pharaons, avant Homère, à Athènes comme à Sparte, à Rome, en Chine, en Inde, au Japon, dans les pays musulmans. Témoins des Croisades, défiant l’Église médiévale, poètes arabes à Damas et à Grenade.

Peintres et compositrices pensionnées à Versailles, à Londres ou à Vienne. Pamphlétaires en Angleterre, révolutionnaires en France. Visionnaires païennes, chrétiennes, luthériennes, quakers américaines. Compositrices d’oratorios et d’opéras, de lieder, librettistes, dramaturges. Peintres spécialisées dans le portrait, la nature morte et même la fresque. En fait, elles ont mis leur nez partout. Les unes ont connu la gloire, les autres pas.

Je ne me poserai pas en critique et n’évaluerai pas en spécialiste leur production. Pour certaines d’ailleurs, surtout dans les temps reculés, impossible de le faire : leurs oeuvres ont disparu, seule nous reste leur réputation. L’important pour moi est de les réunir, de vous dire où aller les rechercher quand c’est possible, de faire en sorte de ne plus les oublier.

Liliane Blanc est née en Algérie et vit au Québec depuis 1967. Elle possède une formation universitaire en littérature, histoire et pédagogie. Conférencière, elle est l’auteure de Elle sera poète elle aussi – Les femmes et la création artistique (Le Jour éditeur, Montréal, 1991) et a collaboré à plusieurs revues spécialisées ainsi qu’à Radio-Canada. L’auteure prépare l’histoire des créatrices pour les siècles suivants jusqu’au XXe siècle.


L’École et la peste publicitaire
Nico Hirtt - Bernard Legros

Préface d’Alain Accardo

La publicité ne se donne aucune limite : son intrusion dans les écoles est une réalité de plus en plus perceptible qui n’est pas sans inquiéter. Cette tendance à l’arrivée des marques en milieu scolaire est à mettre en relation avec le désir de certains de marchandiser progressivement, avant de le privatiser, le système éducatif public.
Sous quelles formes cette entrée de la pub se présente-elle ?
Quels sont les soubassements idéologiques de cette immixtion ?
Quelles sont les forces économiques qui la sous-tendent ?
Quelles sont les stratégies mises en oeuvre ?
Quelles en sont les conséquences ?
Pourquoi et comment résister, collectivement et individuellement ?

À toutes ces questions, Nico Hirtt (Appel Pour une Ecole Démocratique – APED) et Bernard
Legros (Résistance à l’Agression Publicitaire, Réseau Belge des Objecteurs de Croissance), par ailleurs enseignants, apportent des réponses.


Menaces sur la civilisation du vin
Raoul Marc Jennar


Postface : « L’appel contre les naufrageurs du vin, Confédération paysanne européenne »

Quelles menaces pèsent sur le vin aujourd’hui ? Rien moins que légaliser au niveau européen « l’arrangement » de nos vins, afin de les rendre compatibles avec un standard de
consommation imaginé par les spécialistes du marketing des grands alcooliers internationaux.
On pourra aromatiser le vin, lui enlever de l’alcool, lui rajouter du glycérol, fermenter en Europe des moûts concentrés d’Argentine ou bien encore importer des jus de raisin pour
fabriquer des « vins » suédois ! On pourra mélanger les continents et mettre en concurrence les misères afin de profiter de l’exploitation des travailleurs des nouveaux pays producteurs pour payer son vin moins cher en supermarché. Ce livre est un appel à résister à toutes les réformes européennes, qui font fi de la dimension culturelle, sociale, économique et environnementale de la viticulture et condamnent le vin à l’insignifiance.
Il reprend en conclusion l’« Appel ultime contre les naufrageurs du vin» lancé par la Confédération paysanne.

Raoul Marc Jennar est docteur en Sciences politiques, diplômé des universités belge et française et chercheur en France, sur les questions de la mondialisation. Il est notamment l'auteur de Europe, la trahison des élites (Fayard, 2004, Prix des Amis du Monde diplomatique).


Breendonk
Chronique d’un camp (1940-1944)
Jos Vander Velpen


Ce livre est une chronique émaillée d’une multitude de témoignages des survivants du camp nazi belge de Breendonk. En quatre ans, de septembre 1940 à septembre 1944, près de quatre mille prisonniers ont séjourné à Breendonk. D’abord, des Juifs et des « éléments asociaux », plus tard, des prisonniers politiques, des résistants, des otages. La plupart étaient belges mais, au total, plus de quinze nationalités se sont retrouvées enfermées au fort.
Ce qu’ils y ont subi tient de l’indicible.
Il existe des bibliothèques entières sur Auschwitz mais la littérature sur Breendonk est pour ainsi dire inexistante. Breendonk, en effet, voilà bien un sujet déplaisant !
« Ça » se trouve au coin de la rue, et les SS – belges ! – y régnaient en maîtres.
Breendonk - chronique d’un camp est le premier ouvrage qui arrache à l’oubli la réalité de ce qui s’est passé dans ce qui était officiellement un « camp d’accueil » mais qui restera comme le « camp de la mort furtive ».

Jos Vander Velpen (né en 1948) est docteur en droit et avocat au barreau d’Anvers. Il est président de la Ligue des droits de l’homme en Flandre. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le fascisme dont Horizons noirs. L’extrême droite en Europe (EPO, 1996), et d’une histoire de la gendarmerie belge, Guère civil, de la gendarmerie à la police unique (EPO, 1998).


Aliénor
Richard Desjardins


Illustrations de Shrü.
Dans un repli de cet étrange XIIe siècle, où les rois faisaient tout ce qu’ils voulaient, où les peuples vivaient dans la terreur religieuse, morts de peur ou de faim, Aliénor d’Aquitaine (1122–1204), cultivée et indépendante, épouse successivement le roi de France Louis VII, puis le futur roi d’Angleterre, Henri II, apportant ses possessions et ¬titres à l’un puis à l’autre des deux souverains. En tenant une cour fastueuse sur ses terres ¬d’Aquitaine, elle favorise l’expression poétique des troubadours. Contrastant avec cette vie royale, la violence, l’injustice et le malheur frappent les paysans. L’un d’eux, ¬Gauthier sans Avoir, pauvre comme du sel, meurtri et profondément lésé, incapable de se faire entendre, entreprend de se faire justice. La scène se déroule à l’abbaye de Fontevraud, le 31 mars 1204. Aliénor se meurt.
Richard Desjardins, poète, chanteur et cinéaste, est l’une des consciences les plus respectées du Québec contemporain. Il relate ici, à la façon des « chansons de geste », la terrible histoire ¬d’Aliénor et de Gauthier sans Avoir.

Nouveautés Janvier !!

Teaching Rebellion: Stories from the Grassroots Mobilization in Oaxaca

(cet ouvrage fut l’objet d’un lancement à l’AgitéE en décembre dernier)

Diana Denham and C.A.S.A. Collective
In 2006, Oaxaca, Mexico came alive with a broad and diverse movement that captivated the nation and earned the admiration of communities organizing for social justice around the world. The show of international solidarity for the people of Oaxaca was the most extensive since the Zapatista uprising in 1994. Fueled by long ignored social contradictions, what began as a teachers' strike demanding more resources for education quickly turned into a massive movement that demanded direct, participatory democracy.

Hundreds of thousands of Oaxacans raised their voices against the abuses of the state government. They participated in marches of up to 800,000 people, occupied government buildings, took over radio stations, called for statewide labor and hunger strikes, held sit-ins, reclaimed spaces for public art and created altars for assassinated activists in public spaces. In the now legendary March of Pots and Pans, two thousand women peacefully took over and operated the state television channel for three weeks. Barricades that were built all over the city to prevent the passage of paramilitaries and defend occupied public spaces, quickly became a place where neighbors got to know each other, shared ideas and developed new strategies for organizing.

Despite the fierce repression that the movement faced—with hundreds arbitrarily detained, tortured, forced into hiding, or murdered by the state and federal forces and paramilitary death squads—people are determined to make their voices heard.

"Once you learn to speak, you don't want to be quiet anymore," an indigenous community radio activist said. Accompanied by photography and political art, Teaching Rebellion is a compilation of testimonies from longtime organizers, teachers, students, housewives, religious leaders, union members, schoolchildren, indigenous community activists, artists and journalists—and many others who participated in what became the Popular Assembly of the People's of Oaxaca. This is a chance to listen directly to those invested in and affected by what quickly became one of the most important social uprisings of the 21st century.

La Vía Campesina
Une réponse paysanne à la crise alimentaire

Annette Aurélie Desmarais

Préface José Bové
Texte de la Préface (PDF)

La récente crise alimentaire a mis en évidence les effets dévastateurs d'une politique de libre-échange appliquée à l'agriculture. Dans La Vía Campesina. Une réponse paysanne à la crise alimentaire, Annette Desmarais démontre de façon éloquente les échecs et les dangers d'une agriculture industrielle globalisée et comment, devant cette impasse, le mouvement La Vía Campesina est un véritable espoir, un modèle d’agriculture viable.
Les dernières décennies ont été marquées par une transformation de l'agriculture au niveau mondial, basée sur la modernisation, l'industrialisation, la monoculture, le productivisme et la libéralisation des marchés ; des remèdes censés résorber la pauvreté et la faim dans le monde.

Force est de constater que c'est l'inverse qui s'est produit. Pourtant, l'OMC persiste aveuglément à promouvoir le libre accès au marché national appliqués l’agriculture.
La mutation du monde agricole a permis à des firmes transnationales agroalimentaires d'acquérir un pouvoir surdimensionné qui rime avec disparition de la biodiversité, appauvrissement des agriculteurs, malnutrition, abandon des terres et désastres environnementaux. La toxicité de l’empire Monsanto en est un exemple probant.

C'est dans ce contexte qu'en 1992, des organisations paysannes unissent leur force pour défier les puissances internationales du secteur agroalimentaire et créent La Vía Campesina (la voie paysanne). La Vía Campesina est un rassemblement international de différentes organisations agricoles qui, aux quatre coins du globe, partagent leurs préoccupations, leurs problématiques et leurs revendications pour redonner aux paysans une voix commune.

Annette Desmarais décrit et analyse la construction de cette force politique qui bâtit l'unité dans la diversité, construit des ponts entre les différentes réalités tout en respectant la particularité de chaque communauté. Ce mouvement travaille à établir un terrain commun qui met fin à la division Nord/Sud et introduit une nouvelle culture politique, basée sur la justice sociale et sur la démocratie participative.
Ses revendications sont axées sur la souveraineté alimentaire, l'accès démocratique aux ressources (l'eau, la terre, les semences), le refus de la privatisation du vivant et la reconnaissance de l’identité paysanne. Mais la souveraineté alimentaire reste l’enjeu central de ce mouvement. Elle met de l'avant le droit de chaque nation de produire des aliments de base et de choisir sa politique agricole ; elle prône une agriculture vivrière, des prix décents, un arrêt du processus d'industrialisation des modes de production pour qu'émerge une agriculture durable qui subvient aux besoins alimentaires de tous. En une décennie, La Vía Campesina est devenue la référence incontournable pour représenter les paysans au sein des mouvements altermondialistes. Elle est de tous les forums sociaux mondiaux et se rend à toutes les négociations et tous les sommets sur l'agriculture afin de clamer les revendications des paysans.

Annette Desmarais a travaillé pendant de nombreuses années dans sa ferme en Saskatchewan. Avec un doctorat en géographie, elle enseigne aujourd'hui à l'université de Regina, dans le Department of Justice Studies. Elle travaille avec La Vía Campesina depuis la naissance du mouvement.

On a raison de se révolter
Chronique des années 70

Pierre Beaudet

Dans le Québec des années 1970, comme partout ailleurs dans le monde, toute une génération se lance « à l’assaut du ciel ». Pressée par l’urgence de la révolte, il lui faut secouer une société devenue trop vieille pour accueillir ses rêves d’émancipation.
Comment vivait-on l’idée de « reconstruire le monde » dans les années 1970 au Québec ? Et aujourd’hui, que faire de cet « héritage impossible » ?

Pierre Beaudet nous livre un témoignage personnel sur ses années de luttes et de révoltes. À travers son parcours de militant d’extrême gauche émerge en filigrane le développement d’une conscience politique et un mouvement de transformation radicale de la société québécoise. L’auteur décrit ces années d’effervescence et de luttes passionnées : grèves, manifs et débats se succèdent ; l’insolence et l’imagination règnent ; il se raconte, se questionne, accueille les échos lointains d’autres mouvements révolutionnaires (Bolivie, Cuba, Chili, Palestine…).

Cette chronique creuse dans les replis de la mémoire et nous propulse dans une période oubliée ou méprisée de l’histoire québécoise, au milieu des projets les plus fous, des espoirs, des excès et des désillusions. Mais elle permet également de mettre en perspective des sujets plus actuels comme les forums sociaux mondiaux ou l’évolution de la gauche au Québec.

Conscient des contradictions et des excès de cette révolte, Pierre Beaudet continue de revendiquer son passé et refuse d’espérer moins, de se résigner. « Je m’entête écrit-il et je ne suis pas seul. Il y a partout des petits ruisseaux qui irriguent les dédales de milliers de résistances. Autant de petits et de gros grains de sable. »

Certains s’y retrouveront acteurs, d’autres continueront de puiser à ses racines pour imaginer de nouvelles révoltes et alimenter ce rêve universel d’un monde meilleur.

Sociologue, Pierre Beaudet fut pendant longtemps directeur d’Alternatives et il reste aussi l’un des animateurs d’Alternatives international. Il enseigne aujourd’hui au département de sociologie et d’anthropologie à l’université d’Ottawa. Il collabore à de nombreux journaux et revues et a publié des articles dans des ouvrages collectifs comme Au bout de l’impasse à gauche (Lux Éditeur).

Partisanas: Women in the Armed Resistance to Fascism and German Occupation (1936–1945)

Paul Sharkey (Translator), Martha A. Ackelsberg (Introduction by), and Ingrid Strobl
Common stereotypes of women during wartime relegate them to the sidelines of history—to supporting roles like dutiful munitions factory workers or devoted wives waiting for their men to return home. The truth is that much of the armed resistance to fascism, before and during World War II, can be chalked up to women about whom official accounts have little or nothing to say. Through years of intrepid research and numerous interviews with the participants themselves, Ingrid Strobl excavates the history of the women who shouldered guns, planned assassinations, planted bombs, and were among the era's most active antifascist fighters. Strobl's commitment to and respect for her subjects has resulted in a work of both scholarly rigor and emotional depth. Weaving moving personal narratives into the broader history of the European resistance, Partisanas is both a detailed historical account and an investigation into what compelled women to reject their traditional roles to take up arms in a fight for a better world.

"The issues raised by the book—the ways women, in struggling together with others for broader freedoms, were effectively required to challenge traditional roles, and the ways those challenges were resisted, accepted and or incorporated—take on ever more resonance in the contemporary world. For, of course, women have been active in armed resistance, not only in Europe, but also in Algeria, Kuwait, Iraq, Palestine, Nicaragua, Argentina, Peru, and Mexico. The list goes on, but attention to the ways women's participation shapes broader movements and changes the lives of those women is still relatively uncommon. If this book highlights those questions again, and leads others to explore further the multiple dimensions of resistance and its multilayered impacts on participants, it will make a further, and continuing, contribution both to scholarship and to political struggle."—Martha Ackelsberg (author of Free Women of Spain), from the Foreword

Disaster and Resistance: Comics and Landscapes for the 21st Century

Seth Tobocman and Mumia Abu-Jamal (Introduction by)



"For years now Seth Tobocman has been taking on the powers that be for all of us. He's not slowing down either—check out the contents of this volume." —Harvey Pekar, groundbreaking graphic novelist and author of American Splendor series
"I repeatedly tried to get more of Tobocman's work onto our pages, but it was deemed too radical. Tobocman won't compromise his principles for money or fashion." —Jerelle Kraus, former art director at the New York Times
"A graphic revelation, an artistic and political document of enormous value in our troubled world." —Paul Buhle, esteemed historian of American radicalism

Disaster and Resistance outlines pressing social and political struggles at the dawn of the twenty-first century—from post 9-11 New York City, to Israel and Palestine, to Iraq and New Orleans. Fans of Seth's classic works, You Don't Have to Fuck People Over to Survive, and War in the Neighborhood, will see that his punch has not softened as his new work skewers the individuals and institutions reaping havoc across the globe today. In his bold comic style, Seth chronicles events as they happen, musing not on the chaos of instability and fear, but on the struggle against it. Includes an introduction by Mumia Abu-Jamal. This book is a call to action, so listen up.
"Once again Seth Tobocman stares straight into the eye of the storm and casts light on the darkness. His complete command of visual storytelling is perfectly matched by his unwavering ability to dissect and explain the most complex and urgent topics of the day. He brings us a behind-the-scenes view from the frontlines, with heart and clarity, and turns static headlines into flesh and blood realities. When people look back on our history, Seth Tobocman's inspiring comics will provide more insight into this era than a thousand newscasts." —Peter Kuper, author of Speechless

Film And The Anarchist Imagination

Richard Porton
The first comprehensive survey of anarchism in film—from the stereotypes of bearded bomb throwers, to the early cinema of Griffith and Rene Clair, to the work of Godard, Lina Wertmuller, Lizzie Borden, and Ken Loach. Erudite and eloquent, Porton in addition provides an excellent guide to the complex traditions of anarchist thought, from Bakunin to Bookchin.

12.10.2008

Nouveautés - Décembre

Alain Foix

TOUSSAINT LOUVERTURE [2007]

Résumé¸
« En me renversant, on n'a abattu que le tronc de l'arbre de la liberté des Noirs ; il repoussera par les racines parce qu'elles sont nombreuses et profondes. »
Né sur l'île de Saint-Domingue, Toussaint Louverture (1743-1803), esclave affranchi, fit fortune grâce à la culture du café. Prenant la tête de l'insurrection contre la tutelle française lorsque éclate la Révolution de 1789, il est nommé général en chef puis prend le titre de « gouverneur général à vie » après avoir décrété la liberté de la colonie. Arrêté sur ordre de Bonaparte, il est déporté au fort de Joux, dans le massif du Jura, où il meurt le 7 avril 1803. Moins d'un an plus tard, l'indépendance de Saint-Domingue est proclamée. Prenant le nom créole d'Haïti – ce qui signifie pays montagneux –, l'île devient alors la première république noire de l'histoire du monde.

Jean Maitron

LE MOUVEMENT ANARCHISTE EN FRANCE

TOME I et TOME II

Résumé

L'anarchisme au sens rigoureux et historique du terme est une création française : il apparaît avec Proudhon. Depuis, l'anarchisme n'a cessé d'être une composante permanente du socialisme en général, s'opposant aux tendances « autoritaires » dont la principale est le marxisme. Au cours de son histoire, l'anarchisme a exploré plusieurs voies, et certaines ont été extrêmes : attentats, banditisme à la Bonnot. Toujours, une contradiction l'anime et le dynamise : le refus de voir la politique obéir à un exécutif gouvernemental conduit certains anarchistes à refuser toute forme contraignante d'organisation ; d'un autre côté, il faut bien que le mouvement se structure... C'est ainsi que l'anarchisme ne se laisse pas enfermer dans le seul cadre d'un courant représenté par quelques figures de théoriciens ou de militants : Bakounine, Kropotkine, Pelloutier. Il est aussi un état d'esprit dont on peut retrouver la trace dans certains aspects du christianisme ou du syndicalisme révolutionnaire, de sorte qu'il échappe au découpage traditionnel entre droite et gauche.

Cette histoire de l'anarchisme est aussi un outil de travail très rigoureux puisque l'auteur y établit une bibliographie extraordinairement détaillée de tous les courants anarchistes.

Axel Honneth

LA RÉIFICATION . Petit traité de Théorie critique [2007]

Résumé

La Théorie critique, autrement appelée « École de Francfort », fait retour, avec la troisième génération représentée par Axel Honneth, à la « philosophie sociale ». C'est-à-dire à l'analyse des processus de développement qui sont vécus comme manqués ou perturbateurs. Dans sa quête d'une critique des « pathologies du social », la Théorie peut-elle également faire retour à des concepts marxistes ?

Soit le concept, fixé par Georg Lukács, de « réification » – colonisation du monde vécu par la généralisation unidimensionnelle de l'échange marchand à toute interaction sociale, en sorte que les sujets perçoivent partenaires et biens comme des objets. La Théorie critique, pour sa part, distingue trois formes de réification – intersubjective (le rapport aux autres), objective (le rapport au monde) et subjective (le rapport à soi) – également fondées sur l'oubli préalable de la reconnaissance de l'autre. La réification intersubjective résulte aujourd'hui de pratiques nouvelles qui considèrent les hommes indépendamment du monde vécu auquel ils appartiennent – depuis l'abolition de la substance juridique du contrat de travail jusqu'à la réduction des dons de l'enfant à un objet de mesure génétique et de manipulation. L'autoréification – saisir ce qu'on éprouve psychiquement comme objets à observer ou à produire de manière normée – est le fruit des pratiques institutionnalisées de présentation de soi : des entretiens d'embauche ou du coaching à la recherche d'un partenaire amoureux sur Internet.

Question nationale et lutte sociale

Jacques Pelletier

2007 , Nota Bene

Description

Depuis quarante ans, la scène politique québécoise est monopolisée par un clivage paralysant entre souverainistes et fédéralistes. Cette fracture place la question nationale au coeur du débat public sans toutefois la trancher, la vouant à un sur-place aussi débilitant que stérile.

La nouvelle gauche, qui surgit au tournant du millénaire, introduit une ligne de front inédite. Elle fait apparaître, derrière ce clivage de surface, une opposition plus fondamentale entre les tenants d'une pensée libérale fondée sur le marché et les partisans d'une pensée radicale qui remet en question la domination du Capital.

Cette nouvelle fracture se profile tant dans le débat sur le terrorisme et l'impérialisme provoqué par les attentats du 11 septembre 2001 que dans celui sur la question nationale repensée à la lumière du « retour du social » comme premier impératif de la vie en commun. On la retrouve aussi en toile de fond dans plusieurs manifestations artistiques et littéraires contemporaines.

La radio X, les médias et les citoyens. Dénigrement et confrontation sociale

VINCENT, Diane & TURBIDE, Olivier & LAFOREST, Marty

2008 , Nota Bene

Le Droit à la paresse.

Paul Lafarge

Un pamphlet écrit par le gendre de Karl Marx et paru pour la première fois en 1880 dans l'hebdomadaire L'Egalité. La présente édition comporte en appendice une présentation de Paul Lafargue par Amédée Dunois et le discours de Lénine aux funérailles de l'auteur.

Orwell, anarchiste tory - Jean-Claude Michéa

Essai sur la pensée politique et philosophique de G. Orwell, qui passe pour un radical repenti ou prophète désespéré d'un avenir totalitaire, mais se révèle dans ses essais, en particulier ceux sur la philosophie du langage, un critique moderne de la modernité.

Traité d'athéologie

Michel Onfray

« Les trois monothéismes, animés par une même pulsion de mort généalogique, partagent une série de mépris identiques : haine de la raison et de l'intelligence ; haine de la liberté ; haine de tous les livres au nom d'un seul ; haine de la vie ; haine de la sexualité, des femmes et du plaisir ; haine du féminin ; haine des corps, des désirs, des pulsions. En lieu et place et de tout cela, judaïsme, christianisme et islam défendent : la foi et la croyance, l'obéissance et la soumission, le goût de la mort et la passion de l'au-delà, l'ange asexué et la chasteté, la virginité et la fidélité monogamique, l'épouse et la mère, l'âme e l'esprit. Autant dire la vie crucifiée et le néant célébré… »
M.O.

En philosophie, il y eut jadis une époque « Mort de Dieu ». La nôtre, ajoute Michel Onfray, serait plutôt celle de son retour. D'où l'urgence, selon lui, d'un athéisme argumenté, construit, solide et militant.


Petit Lexique philosophique de l' anarchisme- Inédit

Daniel Colson

Collection : Biblio Essais

De l'anarchisme, la tradition philosophique n'a, pour l'essentiel, retenu que quelques noms inscrits, une fois pour toutes, dans un xixe siècle bien éloigné de nous. Or, avec ce « Lexique », Daniel Colson choisit, pour la première fois, de restaurer la pensée anarchiste dans sa complexité et sa dignité philosophiques. Afin de souligner la cohérence conceptuelle du système libertaire, il établit des connexions inattendues entre l'anarchisme historique et des métaphysiques qui, en apparence, lui sont étrangères. Nietzsche, Spinoza, Leibniz ou Deleuze sont ici mobilisés dans une perspective libertaire. Tarde, Whitehead ou Simondon y sont convoqués au même titre que Proudhon, Stirner ou Bakounine. D'un usage facile et pédagogique, ce « Lexique » se compose d'un certain nombre d'entrées qui, par un jeu de renvois, permet à l'auteur de célébrer l'importance d'une vision du monde trop longtemps sous-estimée. Et de mettre en pleine lumière le rôle qui pourrait bien être le sien dans l'histoire intellectuelle du siècle qui s'annonce.
Daniel Colson enseigne la sociologie à l'Université de Saint-Etienne. Il fait partie du CRESAL, une unité de recherche associée au CNRS, et milite au sein de l'association La Gryffe, une librairie libertaire de Lyon.