Située au coeur du quartier Saint-Roch, à Québec, la librairie La Page Noire est une librairie anarchiste autogérée visant la promotion d'alternatives au capitalisme, au contrôle de l'État sur nos vies ainsi que l'abolition de toutes autres formes d'oppressions. Dans une démarche d'ouverture et d'échanges, La Page Noire a pour mission de diffuser de l'information sur les luttes et les enjeux historiques et actuels .
Venez y bouquiner, prendre un café, rencontrer de gens avec qui discuter de féminisme, d'anarchisme, de surréalisme et plus encore...

11.10.2009

Nouveautés de janvier

Le climat change... et la société ?

Florence Rudolf

Le risque de réchauffement accéléré de la planète n'est plus uniquement une question de sciences, mais également une question sociale majeure. Cet ouvrage propose une approche élargie du changement climatique en lui apportant l'indispensable éclairage des sciences humaines et sociales.
États, experts, médias, organisations écologistes, citoyens et opinions publiques..., il s'agit ici de faire le point sur l'ensemble des acteurs impliqués dans le changement climatique, sur leurs représentations et leurs conceptions de la crise, sur la façon dont ils interagissent, et bien entendu sur leurs moyens d'agir.

Ce livre s'adresse à chacun d'entre nous. Il n'est pas destiné aux experts, mais à tous celles et ceux qui se sentent concernés par le destin de la planète, des êtres vivants et de l'humanité.
Le mandat impératif, de la Révolution française à la Commune

par Jean-Luc Debry

Pierre-Henri Zaidman explore en historien la genèse du mandat impératif et la défaite de ses partisans face aux tenants de la démocratie représentative. Son texte a le grand mérite de resituer le débat dans son contexte historique : 1791 et les Enragés (Jacques Roux, Théophile Leclerc, John Oswald et Jean-François Varlet), 1848 et les fouriéristes, 1871 et la Commune de Paris bien sûr, sans oublier les étonnantes ambiguïtés des blanquistes.
PEEL: The Art of the Sticker

Hardcover, 160 pages, includes 69 stickers

This book includes photo and interview highlights from the first eight issues of PEEL, as well as a brief story of the birth of the zine, some never before published images, and some behind the scenes photos.
From the back of the book: Stickers have long been part of the street-art scene, but PEEL is the first magazine dedicated to this aspect of graffiti. Inspired by the wealth of stickers they saw all over New York City when they traveled there from Indianapolis, Indiana, to help with the Sept. 11 clean-up, Dave and Holly Combs have never been able to look at stickers the same. With every issue of PEEL, the couple feature art, and the community around it. Having evolved from a hand-made zine stuffed into plastic bags to a glossy, internationally distributed magazine, this book documents the development of PEEL and sticker culture, as both are intimately linked.
Dans un village d’Aragon,
dont je ne veux pas rappeler le nom…



Ricardo Vazquez Prada

En juillet 1936, l’arrivée des troupes franquistes dans un petit village d’Aragon précipite dans l’horreur ses habitants, parmi lesquels la famille du menuisier don Pedro. Pour sa femme, dona Maria, et ses deux filles, il s’ensuivra une petite odyssée, tissée de tragédies, d’amours et d’espoirs, au gré des aléas d’une terrible lutte à mort.
Parallèlement, un torero et un étudiant de leurs amis rejoignent la colonne Durruti, au-delà de la ligne de front toute proche.
En toile de fond se profile un affrontement entre deux projets sociaux : celui de fascistes, des grands propriétaires terriens et du clergé réactionnaire, décidés à éliminer les « rouges » jusqu’au dernier ; et celui qui s’incarne dans le nouvelle société égalitaire et communautaire que tentent d’instaurer les colonnes anarcho-syndicalistes.




Arena: On Anarchist Cinema
Eric Jerry (Contributor), Andrew Hedden (Contributor), Dan Georgakas (Contributor), Pietro Ferrua (Contributor), Russell Campbell (Contributor), and Richard Porton (Editor)

In the wake of the end of the Cold War and worldwide protests against corporate globalization, anarchism continues to attract new adherents among both aging leftists and new generations of young radicals. Arena aims to tap into this revived interest in libertarian ideas, culture and practice by providing a dynamic focal point: a journal that brings together good, stimulating and provocative writing and scholarship on libertarian culture of all kinds.


Designed for a general, intelligent, popular readership as well as for scholars and aficionados working in the area, the first issue of Arena focuses on film and video—historical and modern—and future issues will cover the entire spectrum of the arts: film, theatre, and art criticism as well as political theory and practice, reportage, letters, reviews, and unpublished fiction and nonfiction.


Nationalisme et culture

Rudolf Rocker

Né en 1873 à Mayence, une ville séduite par les idéaux de la Révolution française, Rudolf Rocker est d'abord attiré par la social-démocratie avant de s'orienter vers l'anarchisme.
Contraint de quitter l'Allemagne, il se réfugie à Paris puis à Londres, où il exerce sa profession de relieur et fréquente le groupe d'anarchistes juifs qui édite la revue Arbayter Fraynd. Revenu en Allemagne après l'armistice, il participe fin 1922-début août 1923 à la fondation de l'AIT (Association Internationale des Travailleurs), dont il assure le secrétariat. En mars 1933, après l'incendie du Reichstag, il quitte définitivement son pays natal.
Expatrié aux Etats-Unis, il collabore aux activités du cercle d'ouvriers regroupés autour de la Fraye Arbayter Shtime (La Voix du travailleur libre) puis, à partir de juillet 1936, à la campagne en faveur de la révolution espagnole. Mort en 1958, près de New York, il laisse une ?uvre importante dans laquelle deux livres brillent d'un éclat tout particulier: ses Mémoires qui, en quelques 1 500 pages, retracent une trajectoire personnelle qui est aussi celle de l'anarcho-syndicalisme de la première partie du XXe siècle, et son grand ouvrage théorique, , que Bertrand Russell salua comme une "importante contribution à la pensée politique", en louant "sa brillante critique du culte de l'Etat [...], la superstition dominante et la plus nocive de notre temps".
Fruit d'un très long travail achevé en 1933, le livre ne sera publié dans sa langue d'origine qu'en 1949, soit bien après les versions en espagnol et en anglais. Il aura fallu beaucoup plus de temps encore pour que ce grand livre soit enfin disponible en langue française. Voici réparée l'injustice dont a été victime en France celui qui fut une des têtes les mieux faites du mouvement anarcho-syndicaliste, et c'est avec grande fierté que nous mettons à la disposition des lecteurs français ce qui est à l'évidence une des ?uvres les plus précieuses de la pensée libertaire du siècle passé, servie par le beau et rigoureux travail de Jacqueline Soubrier-Dumonteil.
About On The Lower Frequencies: A Secret History of The City

Erick Lyle’s On the Lower Frequencies is at once a manual, a memoir and a history of creative resistance and fun in a world run rotten with poverty and war. Whether handing out fake starbucks coupons for free coffee, dropping flyers on mall-goer’s heads that say “aren’t you glad this isn’t a bomb?” or having punk shows in laundromats, Lyle (formerly known as Iggy Scam) has shown the world over the years that you can resist consumerism and have fun and have a sense of humor at the same time.


Paper Politics: Socially Engaged Printmaking Today

Paper Politics: Socially Engaged Printmaking Today is a major collection of contemporary politically and socially engaged printmaking. This full color book showcases print art that uses themes of social justice and global equity to engage community members in political conversation. Based on an art exhibition which has traveled to a dozen cities in North America, Paper Politics features artwork by over 200 international artists; an eclectic collection of work by both activist and non-activist printmakers who have felt the need to respond to the monumental trends and events of our times.

Paper Politics presents a breathtaking tour of the many modalities of printing by hand: relief, intaglio, lithography, serigraph, collagraph, monotype, and photography. In addition to these techniques, included are more traditional media used to convey political thought, finely crafted stencils and silk-screens intended for wheat pasting in the street. Artists range from the well established (Sue Coe, Swoon, Carlos Cortez) to the up-and-coming (Favianna Rodriguez, Chris Stain, Nicole Schulman), from street artists (BORF, You Are Beautiful) to rock poster makers (EMEK, Bughouse).
Réfractions N°23 L’entraide, un facteur de révolutions

On vit une époque formidable, c’est-à-dire une époque « à craindre et à redouter », celle du grand bond en arrière, de la vague néolibérale aux relents de XIXe siècle, celle de la loi du plus fort, de la compétition à mort et de l’individualisme de la pire espèce. Aujourd’hui, l’entraide devient un délit : accueillir un sans-papiers est passible de prison, et la gauche institutionnelle contaminée a oublié d’inclure le socialisme dans son programme.

Ce sombre tableau ne serait-il qu’un trompe-l’œil ? Car l’entraide est toujours là, partout, mais occultée. L’utopie mortifère des dominants n’est pas encore parvenue à détruire la spontanéité naturelle des relations solidaires qui rejaillissent sans fin, en tous lieux, en tous temps. En période de crise, c’est-à-dire de nécessité, les initiatives de solidarité se multiplient : on résiste, on survit quand même, et dans la joie. On redécouvre le troc, le don, la réciprocité, les coups de main, les groupements d’achat, les logiciels libres, les jeux coopératifs, l’économie solidaire, etc., c’est-à-dire l’entraide, celle qui fait si peur au pouvoir parce qu’elle est imprévisible, invisible, omniprésente et puissante.

Cette crise, c’est l’occasion de rouvrir le vieux dossier anarchiste de l’entraide, ou plutôt de L’Entr’aide, comme l’explique Marianne Enckell dans le premier article. Pour les anars, la référence, c’est le titre du livre de Pierre Kropotkine, L’Entraide, un facteur de l’évolution (1902). Mais que retenir aujourd’hui de ce livre ? Est-il toujours d’actualité ? Jean-Christophe Angaut nous met en garde contre son côté naturaliste, tout en rappelant que ce livre reste encore incontournable. L’animalité, ce n’est pas la loi du plus fort, c’est aussi l’entraide qui navigue naturellement entre nature et politique.



ÉDITORIAL

LES FONDEMENTS DE L’ENTRAIDE

Note sur l’histoire d’un mot, Marianne Enckell

Que faire du naturalisme de L’Entraide ? Jean-Christophe Angaut

Faut-il chercher dans la nature un fondement des valeurs morales ? Annick Stevens

Nature et culture (ou vice versa), Alain Thévenet

Faut-il chercher dans nos gènes un fondement des comportements sociaux ? Jacques van Helden

Qu’a-t-on appris sur l’entraide depuis Kropotkine ? Pablo Servigne

Kropotkine fondateur de la gauche darwinienne, Pierre Jouventin

LES ANARCHISTES ET L’ENTRAIDE

Être anarchiste oblige ! André Bernard

Entretien avec Sylvie Knœrr, une individualiste solidaire

LES EXPÉRIENCES PRATIQUES

Les jardins partagés, un exemple d’entraide libertaire. Entretien avec Laurence Baudelet, Irène Pereira

Luttes sociales et entraide : l’exemple des mutuelles dans les transports, Martial Lepic

TRANSVERSALES

Comment se débarrasser du trotskisme ? Alexander Neumann

L’œuvre de Claude Lévêque au pavillon français de la biennale de Venise, Bernard Hennequin

CONTRE-SOMMET DE L’OTAN

Choses vues et vécues, Alain Bihr

Contourner un affrontement violent et stérile, Pierre Sommermeyer

Un champ de bataille comme alternative à l’Otan ? Guillaume Gamblin

L’eau tranquille fend la pierre, Wolfgang Hertle

HOMMAGE

Francisco Ferrer, Annick Stevens

LES LIVRES, LES REVUES, ETC.


N°22 Le réveil des illégalismes

Le capitalisme tangue. Les dominants s’affolent. La répression s’étend. Les lois d’exception reviennent. Le fichage de la population se veut exhaustif. Le Régime craque, qu’il crève !

La destruction d’un régime inique qui accapare les richesses et distribue la misère est une nécessité pour toute volonté créatrice.

Réfractions, qui veut à sa mesure participer à l’édification d’une société autre de libres et d’égaux, propose avec ces pages de réfléchir sur notre réalité. Ou plutôt de penser au sein de ce couple contrarié que forment nos désirs et notre réalité.

Trois moments s’articulent : la crise du capitalisme, la montée des illégalismes, la nécessité du changement radical de la société.



Sommaire
Présentation
Qu’il crève, le régime !
Les mécanismes de la crise, Pierrick
La crise ? Une soirée à Strasbourg
Qui succédera au capitalisme ? Pierre Sommermeyer
L’heure des illégalismes
Salut à l’action directe, Marianne Enckell
Illégaliste, parfaitement ! Jean-Marc Delpech, David Doillon
Grève générale ! Bernard Hennequin
En porte-à-faux : réfugiés et sans papiers face à l’illégalité, Christophe Tafelmacher
Une révolte grecque, Jean-Pierre Duteuil
Syndicalisme d’action directe et illégalité, Irène Pereira
Désobéir à la loi ? André Bernard
Table ronde sur (...)

11.09.2009

Nouveautés de décembre

Voici quelques-unes de nos nouveautés du mois de décembre. Par ailleurs, le tout nouveau Slingshot (un agenda) de même que le calendrier du fond de solidarité des groupes populaires de Québec sont toujours sur nos tablettes; profitez-en pour le tournant de l'année et encourager les groupes de la région!



"J'haïs les féministes"
le 6 décembre 1989 et ses suites

Mélissa Blais

S’inscrivant à même le travail de mémoire, cet ouvrage, à travers une étude minutieuse des médias (en particulier, des quotidiens La Presse, Le Devoir et The Globe and Mail ), retrace l’évolution des réactions à la tuerie. Mélissa Blais s’intéresse aux multiples explications du geste de Marc Lépine, et défend les analyses et discours féministes, nés dans l’urgence, puis violemment discrédités ou détournés, malgré les intentions clairement exprimées par le tueur. Elle examine également les principales commémorations, notamment celles entourant le 10e anniversaire, et consacre un chapitre au film Polytechnique sorti en 2009.

Révolutionnaires du Nouveau Monde
Une brève histoire du mouvement socialiste francophone aux États-Unis, 1885-1922

Michel Cordillot




Le socialisme eut son heure de gloire aux États-Unis entre 1885 et 1922. Cette histoire est connue. Ce qui l’est moins, toutefois, c’est la contribution de l’immigration française à ce mouvement politique. Des exilés de la Commune de Paris aux mineurs du nord de la France, nombreux sont les ouvriers et militants francophones qui ont poursuivi leurs luttes politiques aux États-Unis après y avoir élu domicile.L’historien Michel Cordillot nous rappelle dans ce livre les luttes, les espoirs et la vie quotidienne de ces socialistes français d’Amérique.

Révolutionnaires du Nouveau Monde, c’est aussi un livre sur l’immigration. À travers l’histoire de ces drôles de Français d’Amérique, on découvre en effet toutes les difficultés, les espérances et les modalités d’acculturation au Nouveau Monde.. Une expérience qui n’est pas sans rap­peler celle des Canadiens français exilés en ­Nouvelle-Angleterre , avec lesquels ces socialistes eurent parfois maille à partir.





Cuban Anarchism: The History of a Movement

From the publisher of African Anarchism, another brief but telling history of anarchism in the 3rd world. Here's the history before, during, and after the revolution—from colonial times to the present.





Five Ring Circus: Myths and Realities of the Olympic Games

The shiny rings of the Olympic Games have grown tarnished over the years as doping, corruption and other scandals rise to the surface. Those scandals are the tip of the iceberg, according to author Christopher Shaw, the lead spokesperson for several anti-Games groups.
Five Ring Circus details the history of how Vancouver won the bid for the 2010 Games, who was involved, and what the real motives were. It describes the role of corporate media in promoting the Games, the machinations of government and business, and the opposition that emerged.





Another Dinner is Possible: Recipes for Food and Thought

Another Dinner Is Possible is not your average vegan cookbook—It's a guide to developing a healthier relationship with the food we eat and the planet we inhabit. And it is an exploration of how food affects us on all levels and how we can improve our practical and political relationship to it.

The emphasis is on innovative simplicity: these recipes use easy-to-find and easy-to-prepare ingredients combined in unexpected ways. All the basics of everyday cooking are covered for those just starting out in the kitchen (with detailed instructions and essential tips on everything from sharpening knives to choosing the right variety of potato), but even more seasoned chefs will find a surprising number of must-try recipes for original concoctions and vegan versions of old favorites.

There are also Korean recipes, vegan versions of Scandinavian cold fish and classic Jewish dishes.

Just as valuable are the numerous original essays written by activists, covering topics ranging from vegan parenting and Western nutrition to reducing waste, eating seasonally, growing-your- own, brewing-your- own, and cooking on a large scale.

Mike and Isy are cooks with Brighton's Anarchist Teapot mobile kitchen, a volunteer collective that cooks for activist and community gatherings and mobilisations across the UK and Europe.

Moments politiques. Interventions 1977-2009
Jacques Rancière
Philosophe de l’émancipation et de l’égalité des intelligences, Jacques Rancière intervient dans l’espace public au fil de divers épisodes constitutifs des «temps consensuels» des dernières décennies: la «nouvelle philosophie», la chute du «communisme», les nouvelles formes du racisme, le 11⁠ Septembre, les mouvements sociaux ou les élections présidentielles en France.
Jacques Rancière est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La nuit des prolétaires, Le maître ignorant, La mésentente et La haine de la démocratie. Moments politiques réunit des articles, des communications, des entrevues et des interventions radiophoniques suscités par des événements de l’actualité politique des trente dernières années.




Pirate Utopias: Moorish Corsairs & European Renegadoes

A look at the Islamic pirates and the Europeans that joined them, from the 16th–19th centuries, with particular reference to the independent Pirate Republic of Sale in 17th century Morocco. Swashbuckling never looked so good. Now in a revised, expanded, and updated edition no less, with a new essay by the author.





Maurice Demers, œuvre d'art total. Des environnements participatifs à la création collective
Anithe de Carvalho
Entre 1960 et 1970, le monde de l’art délaisse massivement les galeries et les musées pour envahir avec enthousiasme et candeur les espaces publics. On explore en ces lieux de nouvelles formes d’expression artistique : la création collective, l’improvisation, les installations multimédias. De cette effer­vescence est né un nouveau genre artistique : l’environnement participatif. Cette pratique développe et revendique un art créé par et pour tous et toutes. Interactif, multidisciplinaire, ouvert sur le monde, ce genre artistique est soutenu par un idéal : l’œuvre d’art total. Au Québec, l’artiste Maurice Demers, dont les créations collectives ont marqué les esprits à la fin des années 1960, incarne à ­merveille cette quête à la fois culturelle, sociale et esthétique.

Dans ce premier essai consacré au travail de Maurice Demers, Anithe de Carvalho nous fait découvrir les œuvres de l'artiste et, du même souffle, évoque les grands enjeux de l’époque : la syndicalisation, le féminisme, la critique de la société de consommation, l’identité collective québécoise, ­l’arrimage de l’art et de la technologie, l’avènement d’un « homme nouveau » et la création collective d’initiative populaire. Les œuvres de Maurice Demers, en effet, obéissent toutes à cette intention : impliquer la population dans la production collective d'environnements participatifs visant l’avènement d’une société plus juste. Que ce soit à l’Expo 67 ou dans les quartiers du Plateau-Mont- Royal et d’Ahuntsic, ces œuvres expriment les rêves les plus fous d’une époque pleine d’espérance.

Anithe de Carvalho est historienne de l’art et professeure.

Gilles Groulx, le cinéaste résistant
Paul Beaucage (Préface de Jean-Marc Piotte)
Gilles Groulx (1931-1994), figure marquante du cinéma québécois, était ­hostile à toute forme de compromissions. Du Chat dans le sac (1964) à Au pays de Zom (1982) en passant par 24 heures ou plus (1972), il a produit une œuvre cinématographique d'une grande exigence stylistique et thématique. Le cinéma de Groulx – loin d'apparaître comme un simple phénomène de mode – reste indéniablement d'actualité.Dans cette étude exhaustive de l'œuvre groulxienne, Paul Beaucage met en relation la démarche artistique du cinéaste et son enracinement dans les débats politiques qui ont secoué le Québec et le monde dans les années 1960 et 1970 : les indépendances nationales, les inégalités sociales, l'incommunicabilité entre les humains, les différences entre les hommes et les femmes, etc.



Mythmakers & Lawbreakers: Anarchist Writers on Fiction
The best fiction has always been a little...dangerous. For centuries, authors have used the veil of fiction to cast a critical eye toward the larger society around them: think of Emile Zola, Victor Hugo, Issac Asimov, Margaret Atwood, Aldous Huxley, J.R.R. Tolkien, H.G. Wells, Mary Shelley, and beyond. And now, for the first time, some of the biggest names in contemporary fiction discuss the endless possibilities of the world of fiction with a specific focus on anarchist politics.

In a series of interviews with SteamPunk Magazine founder Margaret Killjoy, Ursula K. Le Guin, Alan Moore, Lewis Shiner, Starhawk, Derrick Jensen, Cristy C. Road, Michael Moorcock, and a variety of other up-and-coming young writers reflect on the ways in which their personal politics have shaped their work. Plus, a fantastic introduction by best-selling sci-fi author Kim Stanley Robinson!




The Story of Crass

George Berger

Crass was the anarcho-punk face of a revolutionary movement founded by radical thinkers and artists Penny Rimbaud, Gee Vaucher and Steve Ignorant. When punk ruled the waves, Crass waived the rules and took it further, putting out their own records, films and magazines and setting up a series of situationist pranks that were dutifully covered by the world's press. Not just another iconoclastic band, Crass was a musical, social and political phenomenon.

Commune dwellers who were rarely photographed and remained contemptuous of conventional pop stardom; their members explored and finally exhausted the possibilities of punk-led anarchy. They have at last collaborated on telling the whole Crass story, giving access to many never-before seen photos and interviews.




Strangers Devour the Land

First published in 1974, Strangers Devour the Land is recognized as the magnum opus among the numerous books, articles, and films produced by Boyce Richardson over two decades on the subject of indigenous people. Its subject, the long struggle of the Crees of James Bay in northern Quebec—a hunting and trapping people—to defend the territories they have occupied since time immemorial, came to international attention in 1972 when they tried by legal action to stop the immense hydro-electric project the provincial government was proposing to build around them.

The Crees argued that the integrity of their vast wilderness was essential to their way of life, but the authorities dismissed such claims out of hand. Richardson, who sat through many months of the trial, mingles the scientific and Cree testimony given in court with his own interviews of Cree hunters, and experiences in gathering information and shooting films, to produce a classic tale of cultures in collision.

In a new preface, he reveals that the Crees—now receiving immense sums of money as compensation for the loss of their lands—appear to be doing well, and to be in the process of joining modern, technological culture, while retaining the spiritual base of their traditional lives. Meanwhile, Hydro-Quebec continues to eye additional rivers on the Cree's lands for new dams.




Toolbox for Sustainable City Living

When people envision food production or toxic cleanups, the last setting most likely imagine is New York City. But with more than half the world's population now residing—and struggling to survive—in cities, we can no longer afford to think of sustainability as something that applies only to forests and fields. We need sustainable living right where so many of us are: in urban neighborhoods. But how do we do it?

That's where this guide comes in. Seven years ago, the Rhizome Collective transformed an abandoned Austin, Texas, warehouse into a sustainability training center. Here, with their first book, two of Rhizome's founders provide step-by-step instructions for city dwellers—those who have never foraged or gardened along with those who have done dumpster-diving and CSAs—with directions for producing our own food, collecting water, managing waste, reclaiming land, and generating energy.

With vibrant illustrations created by a member of the Beehive Collective and descriptive text based on years of experimentation, Stacy and Scott explain how to build and grow with cheap, salvaged, and recycled materials, making the Guide an accessible and relevant tool for all members of the community. This manual enables us to move from envisioning a future with resources for all to living it.




The Urban Homestead: Your Guide to Self-Sufficient Living in the Heart of the City

The Urban Homestead is the essential handbook for a fast-growing new movement: urbanites are becoming gardeners and farmers. By growing their own food and harnessing natural energy, they are planting seeds for the future of our cities.

If you would like to harvest your own vegetables, make homemade jam or bread, raise chickens or convert to solar energy, this practical, hands-on book is full of step-by-step projects that will get you started homesteading immediately, whether you live in an apartment or a house. It is also a guidebook to the larger movement and will point you to the best books and Internet resources on self-sufficiency topics.




Wobblies and Zapatistas: Conversations on Anarchism, Marxism and Radical History

Wobblies and Zapatistas offers the reader an encounter between two generations and two traditions. Andrej Grubacic is an anarchist from the Balkans. Staughton Lynd is a lifelong pacifist, influenced by Marxism. They meet in dialogue in an effort to bring together the anarchist and Marxist traditions, to discuss the writing of history by those who make it, and to remind us of the idea that "my country is the world." Encompassing a Left libertarian perspective and an emphatically activist standpoint, these conversations are meant to be read in the clubs and affinity groups of the new Movement.

The authors accompany us on a journey through modern revolutions, direct actions, anti-globalist counter summits, Freedom Schools, Zapatista cooperatives, Haymarket and Petrograd, Hanoi and Belgrade, 'intenational' , wildcat strikes, early Protestant communities, Native American democratic practices, the Workers' Solidarity Club of Youngstown, occupied factories, self-organized councils and soviets, the lives of forgotten revolutionaries, Quaker meetings, antiwar movements, and prison rebellions. Neglected and forgotten moments of interracial self-activity are brought to light. The book invites the attention of readers who believe that a better world, on the other side of capitalism and state bureaucracy, may indeed be possible.




Anarchism And Other Essays

Emma Goldman

A useful selection of the writings of Red Emma covering a wide range of subjects. Seven essays in all.




Rebel Moon: Anarchist Rants And Poems -

Norman Nawrocki

As front man/bigmouth for Montreal's acclaimed anarcho "rebel news orchestra", RHYTHM ACTIVISM, Nawrocki's powerful spoken word pieces are known worldwide through the band's 30 releases and thousands of live shows across Canada, the USA and Europe. Much of his material has been used to help organize and empower audiences around specific issues of social justice.

Nouveautés de Novembre

Liste des nouveautés de Novembre

Vers un pacte de l’eau
Maude Barlow

Maude Barlow aligne les cas les plus effarants où l’aveuglement du profit engendre un véritable apartheid de l’eau au profit des plus riches, un gaspillage et une pollution des ressources hydriques, et surtout un pillage irresponsable d’un patrimoine commun. L’auteure, qui est depuis des années aux premières lignes des batailles de l’eau, raconte la résistance qui vient des quatre coins du monde. Partout, des voix s’élèvent, réclamant que l’eau redevienne un bien collectif et soit reconnue comme un droit humain fondamental. Le mouvement mondial pour la justice en matière d’eau revendique un pacte mondial de l’eau qui assurerait une préservation de l’eau, ainsi qu’une distribution équitable et une gestion démocratique de cette ressource.

Art et politique
Nouvelles formes d’engagement artistique au Québec

Ève Lamoureux
Les artistes contemporains délaissent les grandes luttes communes, les partis politiques, et acceptent les subventions de l’État. Ils refusent les étiquettes et se moquent du mythe de l’artiste guidant le peuple. Quand l’oeuvre d’art devient fragments, mouvement, quand son sens est ouvert et dépend de l’expérience du spectateur, quelle est son action sur le monde? Peut-on encore croire à sa portée politique?
Les nostalgiques pleurent la disparition de l’art engagé. Pour Ève Lamoureux, l’art engagé n’a jamais cédé; il résiste d’une autre manière, à un autre pouvoir, sur d’autres terrains. Exit la division entre l’art pour l’art et l’art au service d’une idée. Exit la conception avant-gardiste militante de l’art engagé. L’engagement actuel passe par une action micropolitique multiforme, une création soucieuse de l’Autre, à la fois autonome et collective, misant sur le processus et la participation. Ainsi, l’auteure nous montre de quelle façon l’art apporte une nouvelle définition de l’engagement politique.

bébé
Nadia Moss
Dessins. Couleur et noir et blanc. Le deuxième livre de l'auteure de "Mr non pigeon".

Bande d'humains
Gigi Perron
Bande dessinée en noir et blanc.

Démocratie, dans quel état ?

Giorgio Agamben, Alain Badiou, Daniel Bensaïd, Wendy Brown, Jean-Luc Nancy, Jacques Rancière, Kristin Ross
et Slavoj Žižek

Tout le monde est démocrate, cela va de soi. Mais ce mot «démocratie» signifie-t-il encore quelque chose d’autre qu’un consensus auquel on se rattache comme une bouée de sauvetage malgré son insignifiance ? Comment expliquer à la fois l’engouement et la méfiance qui précèdent la démocratie ? Huit philosophes de renom répondent à ces questions et abordent, chacun à leur manière, les controverses et les écueils de ce modèle politique, déboulonnant le mythe démocratique pour aboutir à un constat d’échec. À l’heure où les taux de participation aux élections diminuent comme peau de chagrin, une telle réflexion est plus que nécessaire.
démocratie quel état?

En temps et lieux T1&T2
Patrice Desbiens
Né en 1948 à Timmins en Ontario, Patrice Desbiens est sans doute le plus illustre représentant de la poésie franco-ontarienne actuelle. Sa poésie, tressée de mots de tous les jours, cache sous les apparences de la simplicité de la vie quotidienne de véritables bijoux surréalistes. Il est ainsi plus proche de Paul Éluard que de Charles Bukowski à qui on le compare souvent. La force de cette poésie a suscité de nombreuses collaborations au théatre ainsi qu’en musique où il a inspiré Richard Desjardins, René Lussier et Chloé Sainte-Marie. «En temps et lieux» est son premier livre chez L'Oie de Cravan.

Chansons sourdes
Urbain Desbois
Tous les textes de chansons d'Urbain Desbois, avec des images muettes, en couleur et en noir et blanc, de Marc Leduc.
Fleuve Russe
Myriam Cliche
Bande dessinée avec un mini-cd. Première bande dessinée de la poète Myriam Cliche, un projet qui lui permet d'unir pour la première fois son travail graphique à l'univers poétique qui l'a fait connaître.

Spiels d'un minuteman
Deuxième édition
Mike Watt
Recueil bilingue (anglais-français) des textes de chansons écrites par Mike Watt pour les Minutemen entre 1980 et 1985. Le livre comprend également le journal de la tournée que firent les Minutemen en Europe avec Black Flag en 1983. Les textes de présentation sont de Joe Carducci, Richard Meltzer, Thurston Moore et évidemment Mike Watt. Les dessins de Raymond Pettibon pour les pochettes des Minutemen illustrent le tout. Couverture de Simon Bossé, sérigraphiée par Leyla Majeri.
Cette deuxième édition revisée comporte un index des titres de chansons.

Nouveaux cahiers du socialisme no 1 et no 2
Dans ce numéro 2 des NCS, les auteurEs décortiquent la crise tant à l’échelle globale que locale. L’analyse qu’ils en font dément une vision monocausale telle que décrite dans les médias, les auteurEs parlant plutôt de « crise des crises ». Celle-ci reflète plusieurs contradictions du système capitaliste et souligne l’influence du néolibéralisme et son corollaire, le turbocapitalisme. Centré sur la spéculation et la suraccumulation de richesses, qui sont de moins en moins redistribuées, le néolibéralisme a propulsé une économie casino qui joue aujourd’hui un rôle majeur dans la valorisation des actifs des grands de ce monde... Les annonces répétées de profits et de bonus mirobolants que plusieurs entreprises, sauvées par l’État, accordent à leurs patrons et actionnaires nous le rappellent crûment.
Outre l’analyse rigoureuse des origines et des diverses formes de la crise (notamment au Québec et au Canada), les auteurEs étudient également les impacts de la récession sur les classes moyennes et populaires, les tentatives de sorties de crise mises en place aux quatre coins du monde, ainsi que les propositions d’alternatives, qui nécessitent de repenser le système dans son ensemble.
Avec des textes de Samir Amin, Pierre Beaudet, Pierre Beaulne, Daniel Bensaïd, Sébastien Bouchard, Robert Brenner, René Charest, Thomas Chiasson-LeBel, Donald Cucioletta, Françoise David, Gilles Dostaler, Jacques B. Gélinas, Sam Gindin, Jean-François Hamel, Xavier Lafrance, Josée Lamoureux, Gustave Massiah, Leo Panitch, Martin Petit, Martin Petitclerc, Richard Poulin, Victor Alexandre Reyes Bruneau, Boaventura Santos de Souza, Bertrand Schepper, Daniel Tanuro et Emmanuel Terray.

11.08.2009

Nouveau blog de la librairie La Page Noire

Bienvenue sur notre tout nouveau blog où vous trouverez toutes nos nouveautés et nos annonces spéciales.
Venez nous visiter au 265 rue Dorchester, à Québec.
Nos heures d'ouverture sont les mardi, mercredi et jeudi de 14h à 19h, le vendredi de 12h à 21h et les samedi et dimanche de 12h à 17h.
Au plaisir de vous y voir...
Le collectif La Page Noire
418-977-1955

11.07.2009

5 à 7 le vendredi 20 novembre

Nous aurons droit, dans notre librairie sociale préférée,


la Page Noire (265 Dorchester),


à un 5 à 7 animé sur le thème, L'Art de l'Anarchisme.

Un atelier enflammé sur l'art des artistes anarchistes d'aujourd'hui,


interactif avec de la musique, une large présentation visuelle

et beaucoup d'effervescence. Bien sûr, le tout sera agrémenté d'amuses-gueules,


et de beaucoup de convivialité.


entrée libre



Norman Nawrocki en plusieurs mots...


Il est un auteur, acteur musicien, compositeur-interprète, et producteur, vétéran de la scène ‹‹underground›› montréalaise.
Il est acclamé internationalement aussi bien comme artiste de cabaret et violoniste que comme co-fondateur de nombreuses formations telles Rhythm Activism, DaZoque!, Bakunin's Bum, etc. Évoluant professionnellement depuis 1985 dans le domaine de la musique et de la poésie, il a à son actif 50 enregistrements musicaux et 5 livres de poésie et de fiction, incluant une traduction française d'un recueil de poèmes, Chasseur de tornades, et de l’ouvrage L'Anarchiste et le diable: Voyages, cabarets et autres récits. Il enseigne occasionnellement a l' École d'Affaires publiques et Communautaire de l'Université Concordia.
http://www.nothingness.org/music/rhythm


Avec Rhythm Activism, de 1990 à 1998, il a composé en français et produit plusieurs spectacles de théâtre musical dont


« Un logement pour une chanson », « Deux femmes; une tchèque et « Le cirque en Ca$h ». Ces spectacles ont été autant d`occasions pour le public de participer à des « cabarets communautaires », évènements artistiques engagés politiquement tout en étant extrêmement humoristiques. Ces spectacles, réalisés avec la collaboration des groupes membres du Front d`action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), ont fait le tour du Québec. Il travaille présentement, de nouveau avec le FRAPRU ainsi qu`avec une de ses formations, DaZoque!, à un spectacle musical, « FRAPRU en Musique! »,


qui portera sur le droit au logement.

Depuis 2001, il ne cesse d'explorer, dans le cadre d`une démarche expérimentale et en soliste, une orientation musicale qui s`exprime avec des pièces de spoken word portant sur la vie, l'amour, le sexe et l'anarchie, des pièces aux rimes et aux rythmes aussi bien joyeux que provocateurs. Il s'accompagne avec de multiples instruments : ses violons, son alto, un violoncelle modifié et amplifié, un échantillonneur, une machine à percussion ainsi que des pédales assorties et divers « jouets » tels que sa « basse vibrateur ».



« Quiconque connaît Norman Nawrocki sait qu'il s'enflamme lorsque vient le temps de parler de causes sociales qui lui tiennent à cœur. »
- Le Devoir
« Une figure importante du circuit alternatif international »
- ICI
« Un homme de spectacle-né qui ne laisse jamais son auditoire passer une soirée ennuyeuse »
- The Globe & Mail
« Il est un artiste-anarchiste montréalais un peu tête folle. Rien n’arrête Nawrocki! Et qui le voudrait? »
- The Toronto Star

9.04.2009

Nouveautés de septembre

Les Émeutes en Grèce
Recueil de textes établi par Théorie Communiste
Les émeutes en Grèce, et leur écho mondial, sont le signe que la crise mondiale du capital, qui s’est d’abord présentée comme crise financière, est effectivement une crise du rapport d’exploitation, une crise de l’implication réciproque entre les deux classes de ce mode de production. Crise de la reproduction du face à face entre la force de travail et le capital, qui, pour le meilleur et pour les limites des émeutes en Grèce, est apparue comme une affaire de discipline.
Alors que toutes les mesures, contre-mesures, plans – en termes stratégiques, les offensives du capital – emplissaient l’horizon, les volutes de fumée des cocktails Molotov, à Athènes, Patras, Thessalonique, Malmö, les bruits de verre brisé, à Gand, Paris, Londres, les pierres lancées sur les flics, partout, sont venus faire écran entre l’horizon indépassable du capitalisme et le présent terrifiant de sa crise. Trois mois après l’effondrement des bourses mondiales, trois ans après les émeutes des banlieues françaises, les feux grégeois des jeunes prolétaires du monde entier nous rappellent que la guerre de classe a bien lieu.

Rabaska. Autopsie d’un projet insensé
RABASKA sur la côte de Lévis-Bellechasse, juste en face de l'île d'Orléans, est vite apparue comme une véritable invasion barbare. Un puissant consortium national et étranger est débarqué un matin en pleine zone verte et bleue sur le littoral du Saint-Laurent, sans considération pour le sens patrimonial d'un lieu identitaire émouvant du Québec et des francophones d'Amérique, un lieu habité depuis bientôt quatre siècles. Les grands principes du développement durable ont été gommés. Pour vendre l'invendable sur le plan patrimonial, paysager et humain, le promoteur va enrégimenter la classe politique et économique de tout un État en utilisant les astuces de la communication et du marketing. La croisade sera épaulée par les plus hautes instances inféodées par les puissants du grand capital gazier.Cet ouvrage, rédigé par quatre professionnels engagés appartenant au monde de l'environnement, de la communication, de la science politique et du patrimoine national, fait ouvre de mémoire et de réflexion. Ceux-ci rappellent d'abord les faits, puis, par une analyse minutieuse, révèlent les dessous et les coulisses d'un projet insensé où la machine de la croissance à n'importe quel prix va rencontrer sur sa route une farouche résistance de citoyens inscrits dans les valeurs du temps présent. Une saga héroïque fort révélatrice de la pauvreté de nos élites et de la faiblesse de nos institutions.

Wilhelm Reich et Maurice Brinton
De la conscience en politique
Comment expliquer que, malgré la dégradation continue de ses conditions d’existence, malgré les agissements cyniques, insupportables, des pouvoirs en place, malgré l’état effroyable du monde, la masse de la population, et en premier lieu les travailleurs, ne se mobilise pas pour mettre un terme à ces souffrances injustifiées ? Comment expliquer que, pire encore, il arrive à une bonne partie de celle-ci de soutenir ceux qu’elle devrait combattre sans concessions ? Peut-être ne faut-il pas chercher dans la faiblesse de la « conscience de classe » la cause unique de l’apparente passivité de la grande masse de la population. Mais ces textes, nés de l’action militante, constituent un excellent point de départ pour réfléchir sur ce phénomène.

Robert Rumilly : L'homme de Duplessis
Jean-François Nadeau, Lux Éditeur
S’il a fait sombre au Québec pendant les années Duplessis, c’est un peu à cause de lui. Dans une biographie à paraître, la vraie nature de l’historien Robert Rumilly sort au grand jour.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, menacé de la peine de mort pour avoir trempé dans toutes sortes d'histoires perfides, Jacques Dugé, comte de Bernonville, fuit la France pour tenter de sauver sa peau, comme bien d'autres collaborateurs de l'occupant nazi. Son premier refuge, le Canada, lui fait découvrir un homme qui deviendra un ami fidèle, Robert Rumilly, historien aux convictions de droite, très près du régime de l'Union nationale de Maurice Duplessis, et ardent disciple de l'Action française de Charles Maurras, un des maîtres de l'extrême droite.
Méconnu du grand public, bien qu'il ait été très actif dans la vie politique canadienne, Rumilly est un agitateur méthodique enflammé. Français d'origine établi au Québec en 1928, il publie en moyenne deux livres par année jusqu'à sa mort, en 1983, tout en conseillant nombre d'hommes politiques et en cultivant des amitiés très particulières. Ami, notamment, du financier Conrad Black, il souhaite relancer avec lui, au début des années 1970, un parti politique de droite dans l'esprit de l'Union nationale de Duplessis, véritable héros politique des deux hommes. Fils d'un député ultramontain, Maurice Duplessis gouverne le Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959, entraînant la province dans une période de grande noirceur.

Histoire critique de l’ultragauche
Trajectoire d’une balle dans le pied
Ici un territoire se dessine, des critiques de gauche de la social-démocratie à l’Internationale situationniste en passant par la Gauche germano-hollandaise ; la Gauche dite italienne et les multiples groupes et publications qui en sont issus ; Socialisme ou Barbarie et sa descendance ; le communisme libertaire avec Noir et Rouge. Territoire théorique pour une histoire qui ne serait pas générale, mais critique.
La révolution et le communisme, pour l’ultragauche, étaient la libération du travail et l’affirmation du prolétariat, comme classe dominante, mais toutes les médiations rationnelles et pratiques, conduisant à ce but, sont critiquées et supprimées : syndicats, partis de masse, parlementarisme, critique même de l’intervention dans la lutte de classe. Tout y est suspendu à une mystique de l’autonomie (comme contenu de la révolution)/auto-organisation (comme forme) ou du Parti, qui doit être la révélation de l’être véritablement révolutionnaire du prolétariat, faisant exploser son existence de classe. En ce sens, son itinéraire peut être décrit comme trajectoire d’une balle dans le pied.
Une relation incontournable existe entre l’existence du prolétariat, comme classe de ce mode de production, le capitalisme, et cet être révolutionnaire dont l’ultragauche attendait la libération ; relation qu’elle a échoué à comprendre et à théoriser. Pourtant, elle nous a suggéré que la révolution n’était pas l’affirmation de la classe telle qu’elle existe, tout en la comprenant comme l’affirmation d’une nature révolutionnaire propre : c’était là sa dynamique et sa contradiction, et par là, elle nous a amenés jusqu’au point où nous pouvons la quitter.

Ainsi squattent-elles
Cette monographie est la deuxième d’une série de recherches empiriques menées par le CRAC sur les groupes antiautoritaires ayant émergé au Québec depuis 1995. Les membres du collectif Ainsi squattent-elles ont activement participé à ce processus de recherche-action qui a duré d’octobre 2007 à décembre 2008. Le document comporte trois parties, soit une présentation du groupe et des activités, une analyse de la manière dont ces jeunes femmes vivent leur féminisme, autant dans la sphère militante que personnelle, et une réflexion sur l’autonomie collective et ses défis.

AU-DELÀ DE LA DÉMOCRATIE
Gilles Dauvé, Karl Nesic
La démocratie, c'est encore Churchill qui l'a définie le mieux : un moindre mal. Si les défauts du parlementarisme n'empêchent pas de s'en accommoder, c'est qu'il incarne l'idéal d'institutions où nous nous retrouverions pour débattre et décider en commun. Et si nous commencions par nous demander comment une révolution future développerait une vie et une organisation sociale, le communisme pour ne pas le nommer, sans ces médiations et ces pouvoirs qui aujourd'hui nous écrasent. Il s'agira alors d'inventer des façons radicalement différentes de faire, d'être, de vivre.

Eric Aunoble. « LE COMMUNISME, TOUT DE SUITE ! »
Le mouvement des Communes en Ukraine soviétique (1919-1920)
Le phénomène des communes soviétiques est à peu près inconnu du public et des chercheurs occidentaux et n’est guère mieux étudié dans les anciennes républiques soviétiques. Il est vrai que, selon les statistiques disponibles à Moscou, ces collectivités, qui furent essentiellement agricoles, n’ont jamais dépassé le nombre de 2000 pour tout l’empire russe, au moment de leur plus forte implantation. On les trouvait principalement dans la partie occidentale de l’Ukraine. C’est du moins dans cette région qu’elles ont laissé les traces les plus nettes, dans les archives, les productions artistiques et la mémoire populaire. Les dossiers de la Section foncière d’Izioum gardent la trace de 32 communes. Certaines portent simplement le nom de leur village. Quelques-unes se placent sous les figures tutélaires de Rosa Luxemburg, Lénine ou Trotski. Une célèbre la Victoire sur le Capital. La commune Internationale côtoie la commune Tarass-Chevtchenko, l’Évangélique voisine avec le Drapeau Rouge ou Notre travail. Dans les premiers mois de 1919, ils sont 1845 communards qui trouvent assez de force et d’espoir pour inventer une autre façon de vivre, alors que la guerre civile fait rage partout autour d’eux.

Ni parlement ni syndicats : les Conseils ouvriers !
Les communistes de gauche dans la Révolution allemande (1918-1922)
« Anéantir la totalité de l’appareil d’Etat avec son armée, sa police, ses geôliers et ses juges, avec ses curés et ses bureaucrates, voilà la première tâche de la révolution prolétarienne ». Ce programme net sans ambages était celui du Parti communiste ouvrier d’Allemagne, de 1918 à 1923.

Ouvrage en collaboration.
HISTOIRES DE GUERRES DE REVOLUTIONS ET D'EXILS
Nestor Romero
Soixante-dix ans : le 28 janvier 1939 le gouvernement français consent enfin à ouvrir la frontière pyrénéenne aux vaincus de la guerre et de la révolution.
Román, lui, décide de poursuivre la lutte dans ce qu'il reste de la République en compagnie, plutôt que sous les ordres, de Cipriano Mera, le célèbre ''général anarchiste'' commandant le IVe corps d'armée et vainqueur de la bataille de Guadalajara.
Prisonnier de droit commun libéré par la Révolution fin juillet 1936, Román n'a plus cessé de combattre pour ''las Ideas'', les idées dont il s'est instruit au long de ses années de bagne. Le pire l'attend pourtant derrière les montagnes qu'il doit bien se résoudre à franchir. La tourmente passée il trouve refuge, enfin, dans ce gros bourg, entre coteaux pierreux du Quercy et rives de la Dordogne. Jusqu'à ce matin d'automne, bien des années plus tard, où on le trouve là, recroquevillé sur sa terre de ''la Plaine'', une balle dans le coeur...
Mais il est toutes sortes d'exils comme il est toutes sortes de guerres et toutes sortes de révolutions.C'est peut être bien ce que semblent dire les courtes nouvelles qui accompagnent Román.